Humeur Badine le matin
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Un rayon du soleil flirte avec mon humeur, ce matin. Il fait bon se laisser caresser par ce doux toucher invisible.
L'hiver est pourtant bien installé, il fait froid mais un froid qui revigorise.
J'aimerai presque faire le "travail buissonnier". J'aurai davantage envie de promener mon chien, dans la nature, au calme.
Mais une fois arrivée sur mon lieu de travail, je me laisse absorber par le travail ordinaire d'une secrétaire. Heureusement, lorsque l'on sonne à la porte, et que j'accueille les visteuses (c'était des soeurs de Congragation venues partager le repas avec une résidente), j'entrevois encore, ce temps frais et gaie.
J'espère qu'il durera toute la semaine et ce WE. Petit plaisir ordinaire et légitime, petit plaisir de la vie qui participe à la quête du bonheur.
Et puis en cette fin de soirée, comme à peu près chaque mercredi, nous regardons le documentaire d'ARTE. Et l'humeur n'est plus aussi légère.
Je m'interroge beaucoup. Nous avons vu ce documentaire :
documentaires, des terribles récits posthumes des Sonderkommandos d’Auschwitz aux témoignages des survivants.
Sommaire
23 janvier 2008 à 21h00
et samedi 26.01.08 à 05h00
Sonderkommando Auschwitz-Birkenau
Chargés de faire fonctionner les fours crématoires, de très rares déportés des “commandos spéciaux” ont pu témoigner, bravant l’anéantissement programmé. Emil Weiss fait résonner à nouveau leurs voix défuntes [...]
Ce sont les témoignages lus de ces hommes contraint de nettoyer les chambres à gaz. Des hommes juifs de ces sinistres convois, triés parce que solides physiquement et qui seront chargés d'enlever les corps inertes après "la douche" pour les charger et les entasser dans les fours. On nous montre les vestiges, les ruines d'Auschwitz, la campagne environnante, en noir et blanc, et des voix allemandes, françaises lisent les journaux intimes dévouverts bien après la libération des camps.
Ce lourd épisode des chambres à gaz que je connais à travers les livres d'histoire, les récits, je le connaissais déjà mais je réalise davantage l'ignominie d'obliger des hommes à ramasser le corps des leurs, les priver de leur rendre hommage ou de sépulture, et de les incinérer comme des choses impies, vulgaires.
Toute l'histoire de la déportation de ces années-ci me terrifie. Et à l'origine de ces actes ignobles, il y a d'autres hommes, qui fort d'être ceux qui châtient, vont inventer des sulpices et les mettrent à exécution.
Enfin, je ne vais pas réécrire ce que des hommes de plume, de lettre, révoltés, écoeurés, ont mieux écrit.
Mon humeur est devenu sombre, ce soir. J'essaie par la pensée de "rendre hommage" à ces malheureux. A ces millions d'innocents.
Je n'ignore pas qu'aujourd'hui encore, malgré une certaine vigilance, dans d'autres pays, des souffrances semblables existent malgré ce lourd passé que l'on ne doit pas oublier.
J'imagine comme il ne doit pas être si léger d'être un allemand avec cet héritage historique monstrueux. Ces héritiers ne sont pas à blâmer. Et il y a certainement encore beaucoup d'effort de mémoire à conserver, à continuer.
Le dernier poilus est décédé, dans quelques dizaines d'années ce sera le dernier témoin de cette guerre infâme qui partira. Et les négationnistes sont certainement à la porte pour profiter d'une lassitude de parler de ces évènements.
Alors, oui, il nous faut des documentaires comme celui-ci, les montrer, les regarder, en parler.
Alors je me dis que la quête du bonheur n'est pas si difficile à conquérir en temps de paix, et que cette paix se gagne si l'on reste vigilant, citoyen et acteur devant des démonstrations de racisme quelles qu'elles soient.
L'hiver est pourtant bien installé, il fait froid mais un froid qui revigorise.
J'aimerai presque faire le "travail buissonnier". J'aurai davantage envie de promener mon chien, dans la nature, au calme.
Mais une fois arrivée sur mon lieu de travail, je me laisse absorber par le travail ordinaire d'une secrétaire. Heureusement, lorsque l'on sonne à la porte, et que j'accueille les visteuses (c'était des soeurs de Congragation venues partager le repas avec une résidente), j'entrevois encore, ce temps frais et gaie.
J'espère qu'il durera toute la semaine et ce WE. Petit plaisir ordinaire et légitime, petit plaisir de la vie qui participe à la quête du bonheur.
Et puis en cette fin de soirée, comme à peu près chaque mercredi, nous regardons le documentaire d'ARTE. Et l'humeur n'est plus aussi légère.
Je m'interroge beaucoup. Nous avons vu ce documentaire :
Le 23 janvier 2008 à partir de 21h00 |
Les mercredis de l'histoire
Pour commémorer le 63e anniversaire de la libération des camps, le 27 janvier, “Les mercredis de l’histoire” proposent deuxdocumentaires, des terribles récits posthumes des Sonderkommandos d’Auschwitz aux témoignages des survivants.
Sommaire
23 janvier 2008 à 21h00
et samedi 26.01.08 à 05h00
Sonderkommando Auschwitz-Birkenau
Chargés de faire fonctionner les fours crématoires, de très rares déportés des “commandos spéciaux” ont pu témoigner, bravant l’anéantissement programmé. Emil Weiss fait résonner à nouveau leurs voix défuntes [...]
Ce sont les témoignages lus de ces hommes contraint de nettoyer les chambres à gaz. Des hommes juifs de ces sinistres convois, triés parce que solides physiquement et qui seront chargés d'enlever les corps inertes après "la douche" pour les charger et les entasser dans les fours. On nous montre les vestiges, les ruines d'Auschwitz, la campagne environnante, en noir et blanc, et des voix allemandes, françaises lisent les journaux intimes dévouverts bien après la libération des camps.
Ce lourd épisode des chambres à gaz que je connais à travers les livres d'histoire, les récits, je le connaissais déjà mais je réalise davantage l'ignominie d'obliger des hommes à ramasser le corps des leurs, les priver de leur rendre hommage ou de sépulture, et de les incinérer comme des choses impies, vulgaires.
Toute l'histoire de la déportation de ces années-ci me terrifie. Et à l'origine de ces actes ignobles, il y a d'autres hommes, qui fort d'être ceux qui châtient, vont inventer des sulpices et les mettrent à exécution.
Enfin, je ne vais pas réécrire ce que des hommes de plume, de lettre, révoltés, écoeurés, ont mieux écrit.
Mon humeur est devenu sombre, ce soir. J'essaie par la pensée de "rendre hommage" à ces malheureux. A ces millions d'innocents.
Je n'ignore pas qu'aujourd'hui encore, malgré une certaine vigilance, dans d'autres pays, des souffrances semblables existent malgré ce lourd passé que l'on ne doit pas oublier.
J'imagine comme il ne doit pas être si léger d'être un allemand avec cet héritage historique monstrueux. Ces héritiers ne sont pas à blâmer. Et il y a certainement encore beaucoup d'effort de mémoire à conserver, à continuer.
Le dernier poilus est décédé, dans quelques dizaines d'années ce sera le dernier témoin de cette guerre infâme qui partira. Et les négationnistes sont certainement à la porte pour profiter d'une lassitude de parler de ces évènements.
Alors, oui, il nous faut des documentaires comme celui-ci, les montrer, les regarder, en parler.
Alors je me dis que la quête du bonheur n'est pas si difficile à conquérir en temps de paix, et que cette paix se gagne si l'on reste vigilant, citoyen et acteur devant des démonstrations de racisme quelles qu'elles soient.
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