DiskDigger ...
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Et bien, rien de tout ça. C'est un logiciel à télécharger gratuitement pour retrouver trace de ses documents gerbé à tort et à travers et dont il subsiste une trace sur l'ordi. Et tel, une experte, je suis Abbi (de NCIS ) de Quetigny, voilà que je retrouve des photos et textes en un rien de temps, cela va sans dire ... puisque je suis une experte !
J'ai trouvé l'astuce (car j'ai de bons tuyaux) sur le site du 01Net.com dans cet article- ci !
C'est ainsi que j'ai retrouvé des textes perdus depuis 2000 à 2004. D'autres plus récents mais que j'avais pu archiver. Les quelques photos que j'ai pu extirpées, elles n'ont pas été toujours dans un bel état mais les textes ont gardé leur police, leur mise en page. Un petit moment de douce espérance, j'ai suspendu le temps pendant que je me relisais. Des textes écrits pendant des devoirs à faire à la maison, lors d'une remise à niveau avant de se lancer dans des concours administratifs ...
De fait, lorsque j'étais "obligée" d'écrire, j'arrivais à me faire plaisir. Le souvenir est sympathique et serein.
Voici, un petit aperçu. Le prétexte de témoigner de ma grosse tendresse envers ma Marraine même si je pouvais écrire sur d'autres sujets et de ma tendre Maman ...
Depuis, le Fils, se moque de mon souvenir de ma pince à sucre ... mais de qui se moque-t -on ?
Le 27 avril 2000
LA MAISON DE L'ENFANCE
"Chercher dans votre mémoire une maison dans laquelle vous avez vécu des moments heureux (maison de grand-mère, de tante...). Ce peut -être une maison dans laquelle vous n'êtes jamais entré mais devant laquelle vous rêviez.
Si vous n'avez aucun souvenir de maison, vous pouvez en imaginez une.
Il s'agit d'emmener le lecteur vers la maison, d'effectuer le trajet (long ou court) qui y mène, puis d'en faire le tour tout en écrivant ce que l'on voit, ce que l'on sent, ce que l'on ressent.
On parlera des bruits, des couleurs, des formes, des odeurs, on donnera vie à ce lieu. Il est possible d'entrer dans la maison ;, mais ce n'est pas obligatoire.
Écriture des sens, des émotions nées de cette visite dans le temps."
Mon plus beau souvenir de fête des mères, c'est à ma marraine qu'il se rapporte. C'était un dimanche, je devais avoir dix ans, j'aimais confectionner des cartes et offrir des cadeaux à toutes occasions. J'avais économisé un peu d'argent et j'étais allée acheter chez le quincaillier une pince à glaçon pour Maman et une pince à sucre pour ma marraine. Je trouvais extraordinaire le mécanisme à ressort dont étaient pourvues ces pinces et je trouvais exquis et d'une élégante politesse de proposer l'un de ces petits outils lorsqu'il y avait des invités à la maison. Ma marraine qui était aussi hospitalière que Maman se devait de présenter le sucre avec sa pince pour prendre le café.
Ma chère Maman m'avait encouragée à faire un cadeau à son amie, ma marraine.
J'habitais à deux kilomètres de chez elle aussi je pouvais prendre mon vélo et lui rendre visite. J'avais réalisé une pochette cadeau pour envelopper la pince et une carte très colorée.
Ce jour-là , après avoir fêté "bonne fête" à maman, je me rendis chez ma marraine. Sur le porte-bagages j'avais coincé les petits cadeaux ainsi qu'un bouquet de fleurs du jardin.
C'était généreux de la part de Maman de m'encourager à partager ce jour si personnel avec une seconde maman en quelque sorte.
Je ne mettais pas trop longtemps pour effectuer le trajet. Le temps était ensoleillé, il n'y avait pas trop de circulation et il était agréable de faire l'aller car la route était pentue et je l'effectuais en descente.
C'était un début d'après-midi, le vent était caressant et rafraîchissant.
J'étais très excitée à l'idée de faire une surprise. Aussi, une fois franchie l'allée qui me conduisait jusqu'à chez ma marraine, le cœur s'affolait un peu. Le calme régnait pourtant.
La maison était de type « castor». C'est Gérard, mon parrain et mari de ma marraine qui l'avait construite. Elle était au milieu d'un jardin. A l'entrée, on était accueilli par des camaïeux de rose, de rouge et de vert. C'était le coin des fleurs et des arbustes. Un endroit très odorant et très frais. Sous les escaliers mon parrain avait posé un grillage et ainsi il avait bricolé une cage géante ou il y avait au moins quatre couples de tourterelles, des oiseaux très joyeux qui pouvaient voleter à leur aise.
Derrière la maison , il y avait des cages à lapins. Je ne savais pas que c'était pour les manger qu'ils étaient élevés. Je leur apportais de temps en temps des épluchures ou j'allais cueillir dans le potager de mon parrain des feuilles de salade ou de choux pour avoir le plaisir de voir leur petit museau animé de mouvements rapides ainsi que leur moustache épileptique.
Je ne me souviens pas d'une odeur particulière mais les cages étant au nord il y avait souvent un peu de fraîcheur.
C'était une maison paisible et sereine. Il fallait monter les escaliers pour se présenter devant la porte d'entrée. une fois l'avoir .franchie, on se retrouvait dans un petit couloir. La porte à droite était toujours ouverte et on entrait dans la salle à manger où régnait une large table, derrière, un buffet encore plus long. Devant la baie vitrée de nombreuses plantes se disputaient les rayons du soleil ou la fraîcheur des petits matins. Une fois la baie ouverte, on pouvait accéder à un balcon où il y avait une table de jardin plus petite que celle de la salle mais toute aussi conviviale . Ces tables invitaient le spectateur à s'asseoir et à se laisser gâter par l'hôtesse des lieux. Pour ceux qui avaient déjà dîné chez ma marraine, ces tables suggéraient des repas pantagruéliques. A gauche de la salle à manger, il y avait une large ouverture, encadrée de deux épais rideaux retenus par une embrase. Dans la petite pièce, il y avait un canapé sur toute la largeur. A sa droite, une petite fenêtre et en face, la télévision sur laquelle étaient posés des bibelots.
C'est dans cette pièce que ma marraine m'avait appris à tricoter et j'étais certaine de l'y retrouver lorsque je m'absentais pour jouer à l'extérieur avec ses fils et les enfants des voisins.
Après m'avoir accueillie chaleureusement ce jour de fête des mères, c'est dans cette pièce que nous nous installâmes. Je lui offris mes petits cadeaux. Ma marraine commença par découvrir la carte griffonnée de mots d'amour d'enfant et de fleurs coloriées. Elle lui plaisait bien et je me trémoussais sur le canapé de satisfaction et aussi parce que j'avais hâte qu'elle ouvre le petit paquet. C'est avec délicatesse qu'elle défit la pochette et fut très surprise que j'eus songé à lui offrir une pince à sucre.
Elle me remercia vivement et me fit d'énormes baisers. Ce cadeau allait lui être pratique et quelques vingt ans plus tard quand je bus un café chez elle, ma marraine me présenta le sucre en me faisant remarquer qu'elle avait toujours la pince.