Ancien texte ...
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Rédaction d’après « New York 1997 » 17 février 2000
-" Et c’est pour un si petit délit que je me retrouve dans cette fosse ! " C’est Jonathan qui hurle sa douleur.
Voilà les faits : c’était bientôt l’anniversaire de la petite amie de Jonathan. Il aurait voulu lui offrir un cadeau inoubliable. Il avait pensé lui offrir un bijou mais c’était trop tôt (quatre mois d’idylle) et puis Jonathan était plutôt juste coté finance. Un petit parfum ferait l’affaire, peut être même qu’une eau de toilette suffirait.
L’amoureux se rendit dans une parfumerie et enveloppé dans les délices des essences de parfums son cœur s’emballa. Le jeune homme déjà romantique se sentit plus sensible qu’à l’accoutumée. Il ne pouvait offrir qu’une toute petite eau de toilette. C’était insuffisant. Il y avait ce flacon de parfum si réputé mais si chère. La douce aimée serait si heureuse. Alors Jonathan regarda autour de lui et emplit d’une sorte d’ivresse, sans penser aux conséquences, déroba l’objet si symbolique qui causa son infortune.. Les caméras de surveillance étaient des témoins indiscutables. Et c’est pourquoi Jonathan se retrouvait dans cette prison de Manhattan.
C’était un lieu terrifiant où la violence régnait. La ville entière était consacrée à la prison, seuls les détenus y vivaient. C’est derrière l'immense rempart entourant Manhattan que se trouvaient les geôliers et policiers, à l'extérieur, dans les miradors, scrutant la ville mais n’intervenant que dans les situations d’évasion des prisonniers.
Aussi la brutalité régnait dans la prison. Une micro société s’était construite, comprenant une hiérarchie criminelle et organisée.
Il y avait celui qui se faisait appelé " Maître " : il avait visité toutes les prisons d’Amérique mais dans celles-là, à chaque débordement de violence, il se retrouvait en isolement. Alors qu’ici, à Manhattan, non seulement il n’y avait plus d'isolement forcé, plus de limites, hormis les remparts, mais le " Maître " s’était entouré d’une cour constituée de malfrats en tout genre, qui avaient diverses activités criminelles avec sous leurs ordres d’autres truands et hommes de main.
Les autres prisonniers vivaient de petits larcins, de brigandages pour améliorer leur ordinaire mais évitaient de se frotter à cette plus grande criminalité, leur vie en dépendait. C’est ainsi que pour le vol d’un flacon de parfum, condamné pour deux ans, Jonathan se retrouvait dans un monde d’irrécupérables malfaiteurs.
Il était choqué de tant de violence, de ce manque d’humanité. Les gens qu’il croisait étaient violents mais surtout tristes et sales. Lui, le petit nouveau s’était fait remarqué et il contrastait avec ce milieu.
L’injustice de la sentence était évidente, le juge avait peut-être choisi de faire un exemple . La disproportion était trop grande, derrière les remparts, le larcin était furieusement réprimandé et ici il fallait sans doute voler pour survivre. Des prisonniers avaient déjà frappé Jonathan pour le détrousser de sa montre et le peu que le juge lui avait permis d'emporter. Le petit nouveau savait qu'il ne devait pas se décourager ou bien qu'il deviendrait un zombie comme tous les autres. Jonathan se rappelait qu'ils avaient des amis de l'autre côté qui faisaient l'impossible pour faire réviser son procès, mais pendant ce temps, il lui fallait survivre, trouver un moyen de subsister et éviter les coups.
Jonathan errait depuis trois jours, il devenait déjà craintif comme un petit animal. Il fuyait les endroits trop peuplés et si bruyants. Pourtant il aurait été sans doute à l'abri, se confondant dans la masse, profitant des querelles pour voler subrepticement un morceau de viande ou de pain. Peut-être qu'il aurait pu ainsi attendre les deux ans de peines, restant un témoin passif. Les caïds ne s'intéressaient pas à lui car Jonathan avait l'air chétif et il semblait courber le dos.
Mais sa crainte de ressembler à cette faune criminelle lui dictait de s'éloigner d'elle. En quittant le centre, artère du crime, Jonathan était encore quelquefois agressé et il choisissait la fuite, de sorte qu'il se retrouvait dans la périphérie.
Il y découvrit une population plus calme, moins nombreuse, moins belliqueuse. Les prisonniers avaient instauré quelques lois pour s'auto protéger. Ils n'avaient jamais de contact avec ceux du centre ainsi ils évitaient tout conflit. Ils vivaient en autarcie grâce à un petit potager et ils avaient créer des petits ateliers car ils étaient convaincus qu'en occupant les mains, ils s'occupaient l'esprit.
Mais surtout ce qui rassurait Jonathan c'est que de ce côté de la ville, il restait la bibliothèque qui était devenu le noyau de cette "tribu". C'était ainsi qu'ils trouvaient les conseils et l'apprentissage nécessaires pour travailler leur potager ou créer leurs ateliers de poterie ou de tissage. Jonathan s'installait près d'eux en projetant de profiter de l'accès à la bibliothèque et de la paix qui régnait pour laisser passer les deux années et peut-être écrire un livre sur le fonctionnement malsain de ce Manhattan-Ghetto car Jonathan en avait déjà des choses à dire.
New-York 1997 de John Carpenter
avec Kurt Russel voir ICI
![](https://idata.over-blog.com/0/50/22/71//EscapeFromNewYork.jpg)
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