Petite Merveille ...
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A la bibliothèque municipale, le choix des Dvds n'est pas immense mais j'y trouve mon bonheur.
Privée de télé puisque j'ai refusé de m'adapter au numérique, et re-privé de télé puisque celle-ci me donne le son mais pas l'image, j'ai quand même l'opportunité de regarder les films sur l'écran du PC.
Je n'ai pas encore fait le tour de mes propres Dvds mais une fois à la biblio, ma curiosité me pousse à consulter les jaquettes.
Il y a quelques jours, je n'ai pas résisté à Robert, le Redford des années 70s, avec bacchantes mais sans la moustache des "3 jours du Condor" de Sidney Pollack.
Et puis, j'ai trouvé ce petit bijou italien de 1978.
Le monde paysan des années 1870 ou 1890, en Lombardie. 4 à 5 familles de métayers qui logent dans la même ferme en se disputant deux pièces chacune et dont les "commodités" sont au nombre d'une unique lattrine.
Ermanno Olmi a écrit et réalisé cette chronique modeste en s'appuyant sur une famille "Battisti" qui ont 2 garçons et qui attendent un troisième. Le papa rentré de son lourd travail des champs materne ses garçons. Il accompli lui aussi les tâches domestiques avec tendresse. Une autre famille est mise à l'honneur, une veuve qui élève ses 6 enfants en devenant la lavandière de bourgeois et d'une hôtellerie. Elle vit avec ses enfants et son père ou son beau-père. Un grand-père merveilleux qui paterne ses petits-enfants et qui déploie avec génie et ingénu une méthode pour faire pousser ses tomates avant les autres fermiers.
Les deux pièces de chaque logement se composent d'une pièce rez-de chaussée qui fait office de cuisine et salle à manger, la chambre qui est au dessus abrite 2 lits ou 3 suivant la composition des familles. Ils dorment à 3 ou à 4 en quinconce, tête bêche ...
La petite étable abrite leur animal, un cheval ou un âne, et la vache qu'il loue à leur maître pour leur lait. D'ailleurs, ils sont corvéables à leur "seigneurie" pour pouvoir garder cet abri de fortune.
Leur vaisselle est économisée, juste un bol pour chacun, une assiette creuse, les quelques couverts.
La religion les tient debout, leur apporte la dignité, le réconfort. Même étant insensible à toute religion, je réalise à quel point elle les soude et leur donne espoir.
Les familles se retrouvent lors de la préparation du maïs, dans les champs et le soir, pendant la veillée où les femmes à la lueur des bougies, dans la grange, confectionnent au crochet le vêtement ou à l'aiguille l'ouvrage, et un homme fait le conteur et l'animation jusqu'au moment où l'on se quitte en récitant le rosaire.
Un homme "simplet" viendra quémander à l'heure du souper un peu de nourriture. Par superstition ou par compassion les paysans partagerons leur maigre repas. On termine avec l'épisode d'un mariage, dont la mariée est en noir et sans repas de fête mais avec une nuit de noces inattendue.
Le film "1900" avec Robert de Niro et Depardieu est médiocre par compraison à ce petit bijou qui a obtenu la palme en 1978 (qui s'en rappelle?) et l'oscar du meilleur film étranger (mille fois mérité !).
Un film à avoir en Dvthèque, se rappeler que l'on descend de personnes humbles mais formidables et qui ont connu tellement de misère que nos petits bobos sont bien légers.
Je t'ai trouvé le lien en streaming pour que tu puisses regarder ce film gratuitement. Il est ici chez dpstream.net :
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Bonne séance !