Motus & bouche cousue ... Ah NON !

Aïe, aïe, aïe ... je vais être plombante voire même sérieuse. Si, si !

Je vais t'expliquer pourquoi je me suis absentée, pourquoi je me suis isolée. Ou plutôt, expliquer ce que j'ai subi depuis déjà quelques années et qui aura eu, entre autre, comme conséquence l'isolement. Tu as du te rendre compte que je suis de nature pudique, que je n'aime pas m'exposer ou exposer mes sentiments (surtout ici). C'est évidemment une qualité sur le web. 

J'avais pourtant parlé de "ce sujet", qui va être abordé ici, avec des amis, ma famille. C'est certainement ce qui m'a permis à tenir de nombreuses années jusqu'à la perte de Scotty.

Tout est arrivé subtilement, silencieusement, insidieusement et avec lenteur, inexorablement.

Que m'est-il donc arrivé ? Eh bien, j'ai subi ce que l'on appelle un "harcèlement moral" sur mon lieu de travail. Petit soldat bien appliqué, je me suis tu, j'ai laissé faire et dire. J'ai patienter en me disant que le harceleur allait bien à un moment ou un autre se rendre compte qu'il allait trop loin, qu'il se trompait en pensant que j'étais sotte, incapable et nulle. Qu'il allait se rendre compte que j'étais une collègue fiable, que je faisais mon travail avec application.

Je ne sais plus quand et comment cela a commencé. Ce dont je me rappelle c'est que j'admirais la façon d'être et de travailler de ce futur harceleur/collègue. C'est sans doute la clé de l'installation de ce trauma. Evidemment, le harceleur EST un pervers narcissique. Le piège !

Au début, dès les premiers signes de harcèlement, je lui trouvais des excuses. C'est normal, le harceleur était doué et moi non. Il avait raison lorsqu'il abusait de ses critiques et moi, évidemment, tort.

Comment faisait-il pour me harceler ?

Oh, c'était comme je te l'ai dit très subtil : une petite réflexion qui dénotait mon incapacité à réaliser une tâche et de préférence devant un témoin présent dans le bureau. Des allusions sur mes erreurs (s'il y en avait), d'autres sur des oublis (qui n'en fait pas ?). Ta Dada, impressionnée et fautive, prenait sur elle de ne pas rougir et tellement abasourdie et ahurie, elle ne pipait mot et rejoignait son bureau les oreilles basses et la queue entre les jambes (si elle en avait eu une).

Et là, évidemment, je donnais toute puissance à mon harceleur qui se gonflait de supériorité et s'autorisait plus tard de nouvelles attaques.

Si je n'ai pas tout de suite évoqué le harcèlement moral c'est que ces incidents pouvaient être espacés de plusieurs semaines comme de plusieurs mois. De toute façon, ces réflexions acerbes arrivaient toujours sur le coin du nez lorsque je ne m'y attendais pas. Ben oui ! c'est pas drôle sinon !

J'étais tellement sous stress de faire des erreurs que je m'étais causé une pression terrible. Je craignais tellement ces brimades qu'il m'est arrivé de retourner en catimini au boulot une nuit à 3 heures du matin pour vérifier que je n'avais pas mal fait. Je n'en dormais plus de la nuit : soit je mettais du temps à m'endormir, soit je me réveillais à 2-3heures du matin.

Je ne pouvais me plaindre à mes supérieurs car je craignais que la situation devienne plus grave, plus douloureuse puisque le harceleur aurait su me faire passer pour une idiote puissante 10 ou alors j'avais peur qu'il se venge. Enfin ! c'est ce que je m'étais mis en tête.

Et puis, je ne suis pas de nature à me plaindre. J'ai serré les dents des semaines, des années durant. C'était presque supportable car lorsque je rentrais chez moi, une fois la porte ouverte, j'oubliais tous mes tracas grâce à la bonne humeur de ma Scotty. C'est pourquoi les tensions remontaient la nuit lorsque mon esprit n'était plus occupé ... en apparence.

Seulement l'année où ma chienne est morte, il a fallut faire son deuil et quand celui-ci a eu l'air de se terminer, je me suis rendue compte que j'étais affaiblie moralement et étais devenue vulnérable. 

Le symptôme qui m'a le plus effrayé et qui m'a convaincue d'être sa victime c'est cette crise d'angoisse qui survenait lorsque j'étais en voiture. C'était pourtant lors de jours de repos, en allant faire les courses. Une situation et un endroit où l'on ne pense pas être sujet d'une crise de panique. Et pourtant, au volant, j'étais saisie d'une douleur dans la poitrine, comme si un étau me bloquait. Tout en circulant, les larmes montaient et je peinais à respirer tout en réalisant que j'étais trop nulle, que je conduisais mal, que j'allais causer un accident et que j'allais tuer quelqu'un. La crise ne durait pas plus de 3 minutes mais il me fallait beaucoup plus de temps pour me ressaisir. Et j'ai tout de suite fait la corrélation avec ce que je subissais et que je croyais terrer pour mieux le supporter et le surmonter.

C'est pourquoi pendant toute l'année 2015 je n'ai posté qu'un article par mois, rarement 2 et quelque fois aucun.

J'ai quand même pris sur moi et puis j'ai commencé à me confier à d'autres personnes que mes amis ou proches et qui pouvaient m'aider. 

Je ne peux te raconter dans les détails ce qui est arrivé ... mais je vais résumer par : "l'arroseur fut arrosé". Finalement, cet harceleur était dans une grande rivalité (c'est idiot et non nécessaire). Il m'enviait sans doute mon humeur affable et la facilité que j'ai de mettre les gens à l'aise et d'être appréciée (c'est peu de chose, non ?). Une jalousie qui avait l'air de lui rendre supportable de venir travailler car il semblerait que ses proches tâches ne l'intéressaient plus. Et à mon tour, je notais erreurs et manquement de sa part.

Depuis, je peux tourner la page de ce harcèlement et j'en suis décidée car il n'y a plus tant de secret (quoique si ! ce n'est pas devenu le pays de Candy au boulot).

Pourquoi est-ce que je t'en parle ? 

Mais parce que tu n'es pas à l'abri de le subir ou l'un de tes proches. Evidemment, je ne te le souhaite pas mais il est important d'être vigilant, à l'écoute et surtout d'être réactif pour ne pas te laisser prendre à ce piège.

Et tu sais quoi ? J'étais tellement dans ce sentiment de soumission que je ne m'étais même pas documenté avant ce jour (pour cet article) des démarches possibles pour sortir de cet état de victime de harcèlement moral.

Alors, ne fais pas comme moi et prends soin de toi.

 

Peine encourue

Le harcèlement moral est un délit pénal. Il est puni de 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende (article 222-33-2 du Code pénal). 

Le salarié victime d'un harcèlement moral peut saisir les prud'hommes afin, d'une part, de mettre un terme aux agissements fautifs, et, d'autre part, de demander des indemnités au titre de la réparation des dommages subis. 
Le salarié peut faire appel à une organisation syndicale représentative afin que celle-ci engage à sa place l'action en justice. Pour ce faire, le salarié doit lui fournir son accord par écrit. 

http://droit-finances.commentcamarche.net/contents/1570-harcelement-moral-definition-et-sanctions

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C
je suis choquée ma belle j'en ai loupé des nouvelles ma pauvre quelle année de m.... j'espère que tu vas mieux, je ne saurais que te comprendre j'ai vecu le harcèlement moral au boulot après avoir annoncer ma grossesse mais n'ayant eu aucune aide de personne j'avais démissionné c'est affligeant la connerie humaine. gros bisous
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D
Bonjour ma Constance<br /> Enchantée de te retrouver. On va dire que maintenant il y a du mieux même si tout n'est plus comme avant vis à vis de la hiérarchie qui a été impuissante et laxiste. Mais, c'est derrière moi et la nouvelle collègue qui remplace le harceleur, c'est que du bonheur. Si si ! Je suis désolée d'apprendre que tu en as fait les frais également. C'est quoi ces individus qui prennent tant de plaisir à rabaisser ! Allez !! on les vire de nos têtes et on n'apprécie que les meilleurs. A bientôt <br /> Gros Bisous ainsi qu'à ta petite puce
R
Désolée d’avoir zappé ce post, je me sens toute bête! Mais comme nous avons pu en discuter auparavant tu as été courageuse. Et même si ça a pris du temps tu t’en es sortie la tête haute et c’est ce qui compte. La roue tourne.... BIsous
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D
Mais non, tu n'as pas à être désolée.<br /> Peut-être que la newsletter ne fonctionne plus avec ton adresse.<br /> Et les notifications FB sont si nombreuses que certaines passent inaperçues.<br /> Merci beaucoup et BISOUS
S
Pourquoi parler de patron et de masculin. Un harceleur est aussi souvent féminin que masculin, souvent collègue et s'il est en plus manipulateur, c'est le top... Je connais bien le problème :) . La jalousie, l'ennui, la mise en valeur, la méchanceté sont les motivations . Le patron n'utilise cette méthode que pour te licencier ou .... harcèlement sexuel
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D
Dans la généralité on utilise effectivement les mots masculins et dans certains cas ... le harceleur peut effectivement porter la jupe.<br /> C'est un piège malheureusement trop courant.<br /> Merci de ton petit mot chère Sylviane<br /> Bon tricot ou bonne couture<br /> ,O))<br /> Bisous
T
Je suis fière de toi ma Tata d'amouuuur! Contente que tu arrives à passer au dessus de tout ça meme si ça prend relativement du temps, c'est normal. <br /> C'est bien d'arriver à en parler, c'est pas toujours facile, mais en tout cas tu as écris tout ça très joliment
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D
Merci Ma Filleule à Mouwa ! ça me fait terriblement plaisir un commentaire comme le tien. Rare mais ôh combien plaisant ! J'ai vraiment cru dans l'histoire que la patience jouait contre moi. Eh bien, ça aura été la bonne solution ! Doux baisers et Merci ;O))
E
Heureuse que ton histoire se termine bien et que le coupable ait été démasqué (et puni ?).<br /> Dans mon cas, c'était mon patron, donc tous les employés allaient dans son sens de peur de perdre leur boulot. D'un coup, il a décidé que j'étais de trop et que sans mon poste, il pourrait faire plus de profit. Pendant plusieurs mois, j'ai été mise à l'écart et on me donnait les tâches les plus délicates dans l'espoir que je commette une faute pour pouvoir me licencier sans me verser d'indemnités. J'ai tenu bon, j'ai été licenciée avec indemnités, mais ensuite j'ai mis plusieurs années pour remonter la pente. 15 ans après, j'en fais encore des cauchemars.<br /> Donc, j'espère que tout ira bien maintenant pour toi.
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D
Non, point de sanction contre le harceleur mais un épilogue heureux pour moi quand même. <br /> Je suis désolée pour toi mais ton témoignage prouve que le harcèlement moral est un vrai trauma et qu'il concerne les personnes qui aiment leur travail et donner du meilleur d'eux-même.<br /> Ne fais plus de cauchemars ... ça n'en vaut pas la peine que tu paies encore le comportement abject de ce patron. Tu es partie la tête haute et il t'a fallut énormément de courage. Merci pour ton petit mot chère Elisabeth et Carpe Diem ....
C
Tu sais quoi ma Dada ? <br /> ET ben tout ça c'est du passé maintenant , c'est pas facile à vivre c'est certain , mais tu as eu le courage d'en parler même ici , ce qui aidera peut-être certaines personnes à ne pas se laisser faire.<br /> Courage pour la suite de tes aventures .<br /> Des gros bisous et des léchouilles d'Ernest .
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D
Oui ma CoCo, c'est ENFIN du passé. Et ce n'est que depuis que c'est terminé que j'ai pu écrire ce post. J'ai souvent envisagé de témoigner mais les mots ne venaient pas. Ce qui m'a bouleversé le plus, c'est le suicide récent de cet éminent professeur et cardiologue parisien qui l'a subi, qui en avait témoigne mais qui n'a pas trouvé d'aide suffisamment "puissante" pour l'accompagner dans cette lutte.<br /> http://www.leparisien.fr/societe/suicide-d-un-cardiologue-des-dysfonctionnements-pointes-a-l-hopital-pompidou-17-01-2016-5459693.php . C'est tellement tabou au sein d'une entreprise et les collègues ne mesurent pas assez à quel point leur témoignage peut épauler et secourir la victime. Et on le sait que l'on est plus fort à plusieurs. <br /> Pour éviter toute équivoque pour ceux qui ne te connaissent pas : Ernest est ton magnifique cocker et pas ton copain. Et oui ! Il peut me faire mille léchouilles !
P
Hello Dada :-) C'est dur ce qui t'est arrivé... La même chose est arrivé à une personne très très très proche ( tu vois qui je veux dire...). Cela s'est terminé par une démission de son poste et quelques temps après une dépression de plus de 2 ans. Je ne sais pas exactement tous les tenants de son histoire mais les aboutissants ont été dévastateurs. Perte de confiance en soi, crises d'angoisses etc. c'est dur. Je t'embrasse et très heureuse qu'aujourd'hui tu puisses en "parler" , prendre du recul et ne jamais plus douter en toi même et tes capacités.
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D
Oh oui cela a été dure chère Paula. Et il faut en être délivré pour pouvoir mettre la distance nécessaire pour savoir ce que l'on aurait pu faire et éviter ... C'est très triste ce que tu m'apprends. Et c'est tellement injuste ! Heureusement que "ton proche" a pu s'épauler sur toi. Merci beaucoup de ton commentaire et de ton témoignage. Et toute ma tendre admiration pour toi et "ton proche" très proche. <br /> Gros Baisers ,O))
G
Bonsoir ma P'tit' Dada ! Mais que lisai-je toute abasourdie te concernant ? <br /> Moi je te croyais forte et capable de ne pas te laisser dominer par un type de ce genre ! Comment as-tu pu te dévaloriser de la sorte et pendant si longtemps, toi si créatrice et si sympathique ?<br /> J'espère que tu as vraiment repris le dessus et ignore ce sale type en le méprisant ! <br /> Personnellement , je n'ai jamais eu à subir ce genre de chose, mais crois-moi, je ne me serai pas du tout laisser faire !<br /> Courage ma Dada et gros bisous de ta Valentine octogénaire pas du genre à se laisser impressionner depuis longtemps bien que très timide dans mon enfance ! Mais la vie nous oblige à surmonter les aléas :<br /> @ bientôt d'autres de tes nouvelles plus gaies !
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D
Mais ma chère Gislaure ...<br /> c'est justement les personnes les moins vulnérables qui le deviennent par ce jeu malsain. Si seules, les personnes faibles se laissaient prendre à ce jeu malsain ça n'amuserait en rien le harceleur moral. Lis les liens que j'ai mis et tu verras ... c'est vraiment insidieux et vicieux. Et c'est justement parce que je suis "trop" gentille que j'étais la victime idéale ! Mais c'est du Passé ! Heureuse que tu n'aies pas eu à subir cela ... et autour de toi non plus. <br /> J'ai appris récemment que l'une de mes cousines devait sans doute le subir dans un laboratoire ... donc tu vois ... c'est malheureusement chose courante. <br /> Bisous tendres à ton cher Valentin et à Touwa ma Valentine
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