R.I.P. Rest In Peace !

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Emotion forte ressentie à l'angle du magasin de musique de la rue Monge. Je longe la rue en reprenant le rythme quotidien de mon trajet de travail.Depuis cet hiver, un SDF accroupi contre le mur présentait  devant lui un chien tout noir et moustache blanche qui avait des airs de Scotty.
L'homme portait la barbe,  le cheveux hirsute mi long surmonté d'un chapeau noir. Il avait sans doute  60 ans passés ou la rue l'avait prématurément vieilli. J'avais droit à un sourire même si quotidiennement sollicitée par lui comme par 6 ou 7 autres de ces malheureux, je ne donnais qu'avec parcimonie.
Il avait le sourire et la cigarette au bord des lèvres et son petit chien avait toujours l'air  d'un chien "abattu" mais pas battu. Quelle jolie trogne que ce cabot là ! Quelle gentillesse que ce monsieur là !Et  il est vrai que je  ne les voyais plus  depuis juillet mais d'autres SDF changent "occasionnellement" de place avant de revenir sur "leur "territoire.
Et ce mardi, je découvre à l'angle de ce magasin de musique ce mot scotché sur le mur, une grosse rose artificielle accrochée en son coin. Que cette personne qui l'a collé sur le mur en soit remercié. Je mets un prénom sur un sourire pauvre et anonyme mais emprunt d'une humanité qu'aveuglément j'ai refusé par manque de temps ou d'amour, tout simplement ! Il s'appellait NORMAN (c'était donc vraiment ça son accent "anglais ou écossais") et son chien avec humour se nomme "CAT".

Repose en paix NORMAN !
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C
Les SDFs, ici, ont parfois l'occasion de vendre un journal pour payer leur abri, le soir venu. On a envie d'aider, bien sur, mais on pase  parfois, un peu honteux, on n'a plus de monnaie, on vient de s'acheter un sandwich... C'est difficile, parfois, de s'arreter de demandre des nouvelles, on ne sait comment commencer, que faire. Mais.. face a l'indifference generale, noter la presence d'un inconnu, c'est deja un pas. Lever la tete, sourire, dire bonjour, ce n'est pas grand chose, mais cela fait une telle difference. Rendre hommage a Norman, ne pas ignorer son depart, avoir une pensee pour lui, c'est aussi un tres beau geste... *Bises et tendresse pour toi et pensees vers Norman*
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D
Quand je croisais Norman, quelques fois je le voyais en grande discussion avec un ou deux jeunes gens. Je pense qu'il avait été adopté d'une certaine façon. D'ailleurs c'est un acte de grand respect et d'amour que de laissé ce message pour témoigner que Norman avait une identité, vivait là et qu'il n'est plus.Le voilà, le plus grand geste d'humanité et d'amour de cette petite histoire.Et là, il y a une leçon de vie à méditer.Bises et Merci
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S
c'est dur de laisser un témoignage de ma visite car je ressens beaucoup de tristesse à la lecture de ton billet. des sentiments que j'ai maintes fois éprouvés en des occasions similaires.alors juste spontanément :je me disais simplement que si Norman avait été "adopté" avant, bien avant, il aurait sans doute pu passer plusd e temps avec Cat.mais au moins un acte de coeur, même un petit geste ne doit pas être ignoré quand il veut tant dire.merci aussi à toi d'avoir fait ce billet
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D
Je suis très "heureuse" d'avoir vos témoignages Guillaume et Christine pour cet article ci.Je dois avouer que j'ai à chaque fois une grosse émotion en passant devant cette affiche, et, ça me glace de voir que les gens qui passent sont aussi indéifférent que lorsque Norman était là, à quémander.Même ce chaleureux témoignage de quelqu'un qui s'est intéressé à Norman, ne les émeut pas.Merci à vous deux !Quelle société narcissique et individualiste que la nôtre.J'ai connu plus intimement d'autres SDF. Une petite nana, jeté à la rue par ses parents car enceinte à 17 ans, bébé confié à la DDASS et la rue car le petit copain lui a fait connaitre la drogue.Mais j'ai bien du mal à approché quelqu'un alcoolisé même si je ne le juge pas.Sans doute lié à un mauvais souvenir.Mais je les regarde ces pauvres hères et quand je dois leur dire non, c'est en souriant modestement et droit dans les yeux.ça aussi, ils ne le connaissent pas assez, le regard dans les yeux...
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T
La richesse de l'humanité ne tient pas dans quelques pièces, mais on la retrouve dans les petits gestes du quotidien, une poignée de main amicale, un objet dont on ne se sert plus mais qui pour un(e) autre peut-être un don du ciel ... .Il y a plus de 20 ans, alors que je sortais d'un resto chic avec une bande d'amis, j'ai croisé le chemin d'une jeune femme SDF qui pour se nourrir, elle et son chat, faisait les poubelles d'une grande artère commerçante de Bruxelles. Avant même de manger, elle a d'abord veillé à ce que son chat ait eu sa part.Je me suis sentie ... je n'ai pas de mots en fait, mais je l'observais de loin depuis déjà pas mal de temps, ce que je ne savais pas, c'est que moi aussi j'étais observée ;-)))Et lorsque j'ai voulu lui donner un peu d'argent pour qu'elle aille s'acheter quelque chose au Mac D voisin, une main s'est abattue sur mon épaule, saisie, je me suis retournée et suis tombée nez à nez avec un policier qui m'a dit "Mam'zelle, ne lui donnez pas d'argent, mais aller plutôt lui chercher un repas vous-même, l'argent elle ne le dépensera sûrement pas pour manger !!!"Je l'ai fait, j'ai pris plus qu'il ne fallait, je me suis même arrêtée au magasin de nuit où j'ai fait une razzia sur les biscuits et quelques sodas, et je lui ai donné le tout, elle pleurait !!!!!!!!!!!!!Le policier, je l'ai revu plus tard, il m'a dit que ce soir là, il a pris la décision d'aider cette jeune femme, il l'a emmenée dans un centre, a continué à aller la voir et elle s'en sortait tout doucement.Je crois que ce soir-là, j'ai pris conscience que tout le monde ne naissait pas "gosse de riche", façon de parler car mes parents n'étaient pas riches, mais nous ne manquions de rien.
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G
Hé oui, c'est ainsi la vie de ces ombres brisées que souvent on remarque à peine, ils s'effacent du paysage et après on se demande ce qu'on aurait pu faire... Mais ce que les gens ignorent c'est l'essentiel : un peu d'humanité fait plus souvent qu le peu qu'on peut donner, parce qu'on ne peut à soi seul tout donner, mais l'humanité est gratuite. Je me souviens d'Archimède à Melun ; tout le monde le connait là-bas ; un jour je lui ai onné une bonne pare de chaussures presque neuve(portée deux fois)... Il les as donné à un autre malheureux. Un jour il est allé à l'hosto et je me souviens que les abords du marché me semblaient vides... Quand il est sorti je me suis précipité lui serrer la pince... Et il a encore trouvé le moyen de donner une bonne partie de ce que je lui ai donné. Il y a plus d'humanité chez ces gens là que chez beaucoup de gens dits "biens" bien souvent. Les gitans, eux, m'ont apris ceci : on ne refuse pas du pain à un chien, de quel droit le refuserait-on à un homme ?Cordiamicalement
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